Procédures de Confinement Spéciales :SCP-7157-FR est actuellement contenu dans une mallette blindée de niveau 5, entreposée dans une chambre forte cryo-étanche au Site-██. Aucun membre du personnel ne doit s'approcher à moins de 15 mètres de la mallette sans autorisation écrite de deux membres du personnel de niveau 4 ou plus.
Tout test impliquant SCP-7157-FR doit être mené dans une cellule d’expérimentation isolée, équipée d’un système de confinement d’urgence autonome et d’un système de diffusion gazeuse incapacitant. L'équipe de test doit être composée exclusivement de personnel de classe D sous supervision audio-visuelle externe.
En cas de comportement anormal ou agressif du personnel exposé, la Force d’Intervention Mobile Lambda-5 ("Les Marins de l’Enfer") doit être alertée sans délai. Le protocole Delta-13 prévoit l’évacuation immédiate de tout personnel non affecté, la mise en quarantaine de la zone, et la neutralisation des individus contaminés par des moyens non létaux dans un premier temps.
Description :SCP-7157-FR est une épaulette d’amiral de la Marine française, modèle réglementaire du XIXᵉ siècle. Elle se compose d’une monture rigide recouverte de tissu doré, ornée de franges métalliques partiellement oxydées. Une inscription est gravée sur la face interne, à même le cuir : « Celui qui commande ne tremble pas. »
Lorsqu’un sujet humain se trouve à moins de 10 mètres de SCP-7157-FR, celui-ci manifeste un changement progressif de comportement. Dans un délai moyen de 20 à 35 minutes, l’individu développe une attitude autoritaire, rigide, obsessionnelle, centrée sur la hiérarchie et la discipline. L’effet est d'abord subtil, puis se transforme rapidement en un comportement paranoïaque, militariste et répressif.
Les sujets exposés classifient spontanément les autres individus en catégories hiérarchiques, prennent des mesures disciplinaires injustifiées, et se réfèrent à des codes militaires obsolètes ou inventés. Si plusieurs individus sont exposés simultanément, une dynamique de commandement conflictuel émerge presque inévitablement, menant à des situations de tension extrême, voire de mutinerie simulée.
Le phénomène semble résister au retrait de l’objet : une fois le comportement enclenché, la présence physique de SCP-7157-FR n’est plus nécessaire pour maintenir l'effet. Une exposition prolongée (>3 h) conduit systématiquement à des actes de violence.
Historique :SCP-7157-FR aurait appartenu à l’amiral Alexandre Franquet (1838–1900), officier de la Marine française dont plusieurs épisodes de sa carrière furent marqués par des décisions controversées, voire occultées par les archives officielles.
Des documents internes récupérés par la Fondation en 20██ suggèrent qu’au cours d’une mission au large du Tonkin, Franquet aurait ordonné l'exécution sommaire de 27 marins pour tentative de mutinerie. Les rapports d'époque évoquent une "crise disciplinaire incontrôlée" sans autre précision. L’épaulette aurait été transmise discrètement à plusieurs reprises entre 1900 et 1991, au sein de cercles d’officiers supérieurs ou de collectionneurs militaires.
Trois cas de violences internes inexpliquées ont été recensés sur des bâtiments de la Marine française entre 1934 et 1991, chacun lié à la présence d’un uniforme d’amiral conservé à bord "à titre symbolique".
SCP-7157-FR a été découvert lors d'une exposition commémorative à Toulon, après un incident impliquant un conflit violent entre plusieurs officiers. L’analyse du phénomène a conduit à plusieurs tests, dont l’un a débouché sur un événement classé Incident 7157-FR-A.
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Addendum 7157-FR-A
Résumé : Le 12/02/20██, SCP-7157-FR a été temporairement déplacé dans un local sécurisé de la base navale ███████ (France), à des fins d’analyse en milieu contrôlé. À 03h12, une coupure de courant affecte la zone de confinement, déclenchant le protocole de transfert d'urgence vers le bunker antistatique du niveau -2. L’objet est alors brièvement exposé à une équipe de six sous-officiers chargés de sa relocalisation.
Chronologie partielle des événements :
03h17 : L’équipe de transfert (3 officiers supérieurs, 6 sous-officiers) entre en contact avec SCP-7157-FR.
03h42 : Début de la transformation comportementale : les enregistrements vidéo montrent un durcissement de ton, usage de termes militaires désuets (“félonie”, “manquement au devoir”, etc.).
04h02 : L’officier [SUPPRIMÉ] est ligoté par ses subalternes pour “trahison envers la flotte”.
04h27 : Une “cour martiale” improvisée est tenue dans le bunker, présidée par le Lt. Cmdr. █████, qui lit des extraits d’un livre imaginaire de règlements de 1879, apparemment inexistant.
05h08 : Les caméras s’arrêtent.
07h45 : Équipe d’intervention de la Fondation déployée. 6 morts retrouvés, 2 grièvement blessés, 1 manquant (probablement évacué via les conduits de maintenance). Tous les survivants présentent un état dissociatif profond et refusent de parler autre chose que par citations pseudo-militaires.
Note :
« L’un des sous-officiers blessés a écrit, en lettres de sang sur le sol du bunker, la phrase suivante : “Il faut briser les rangs, ou nous mourrons tous officiers.”
Nous ne savons pas encore ce que cela signifie. »
— Dr ███████, psychologue de la Fondation
Bien que les autorités militaires n’aient jamais reconnu officiellement les faits, plusieurs documents classifiés indiquent que la Fondation aurait intercepté l’objet dès les années 1980, sans parvenir à le contenir de façon stable. L’actuel confinement date de 20██, après une opération conjointe avec la FIM Lambda-5.
Wondernote™ :Ah, l’uniforme ! Les galons, la posture, les ordres… rien de plus sérieux qu’un humain déguisé en autorité flottante ! Cette épaulette a quelque chose de lourd, de solennel, de parfaitement ennuyeux.
J’ai essayé de la faire sourire — une cocarde rose, un grelot, un autocollant de canard. Elle a résisté vaillamment, puis s’est figée net pendant onze minutes. Je crois qu’elle boudait.
Ça n’a pas suffi à la faire rire… mais c’est un début.